Programme de juin

from Das dingbat

ligne2Samedis 6, 13, 20, 27
de 13h à 15h

Groupe public de lecture ouvert à tout le monde

lecture

« L’heure est venue pour nous de demander ce que c’est que la philosophie. Et nous n’avions pas cessé de le faire précédemment, et nous avions déjà la réponse qui n’a pas variée : la philosophie est l’art de former, d’inventer, de fabriquer des concepts. Mais il ne
fallait pas seulement que la réponse recueille la question, il fallait aussi qu’elle détermine une heure, une occasion, des circonstances, des paysages et des personnages, des conditions et des inconnues de la question. Il fallait pouvoir la poser « entre amis », comme une confidence et une confiance, ou bien face à l’ennemi comme un défi, et
toute à la fois atteindre à cette heure, entre chien et loup, où l’on se
méfie même de l’ami. »
Nous avions nous aussi envie de nous poser cette question, ensemble, entre amis, en se passant des rôles confortables et figés de l’enseignement, hors du carcan universitaire où la philosophie s’enferme, comme coupée de tout enjeu réel. Expérimenter une pratique
libre et collective d’un texte, sans tous les garde-fous habituels qui restreignent la pensée, en assumant les risques et les incertitudes qui en découlent, avec pour seul chemin ce livre et cette question : qu’est-ce que la philosophie ?

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Jeudi 11 – 19h

Présentation d’Hacène Belmessous de son livre : Le Grand Paris du séparatisme social

Comment les luttes de la Zad de Notre-Dame-des-Landes et les jardins collectifs de la Ferme du bonheur, à Nanterre, peuvent-elles aider à inventer et imposer un droit à la ville ? À produire de l’égalité et non des formes urbaines de la séparation sociale, comme le quartier de la Défense par exemple ? La ville de Paris ne manque pas de contestations ni de résistances contre les managers de l’urbain. L’enquête sociologique de Hacène Belmessous dessine ainsi à partir d’expérimentations et de batailles locales ce que pourrait être une autre ville. Il dresse un état des lieux du monopole des expertises qui essayent de produire la ville sans ceux qui l’habitent. Son livre essaie aussi de penser ce qui relie les résistances de NDDL à celles de Nanterre ou d’autres banlieues. Que pourraient être ces liens, au-delà de toute séparation entre luttes sociales et batailles pour l’autonomie de territoires, puisqu’il s’agit de ne pas reproduire le séparatisme social du Grand Paris ? Et si ces résistances tirent leur force de leur ancrage local, comment de telles expérimentations locales peuvent-elles inspirer, être partagées, et surtout indiquer ce que peut être, dans la
France d’aujourd’hui, le droit à la ville ?

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Jeudi 18 – 19h30

Présentation/discussion autour de Lire la première phrase du Capital de John Holloway

Pour John Holloway, auteur de Changer le monde sans prendre le pouvoir (2002, 2007 chez Lux/Syllepse) ainsi que de Crack Capitalism (2010, 2012 chez Libertalia), il convient « d’ouvrir » et de « casser » les concepts classiques de l’économie politique qui se présentent comme neutres et homogènes. C’est derrière cette façade qu’apparaît un monde d’insoumissions et d’antagonismes. Quand la théorie se fait critique, elle propose les pistes d’un changement radical du monde : elle est théorie de la crise. Dans son dernier petit livre, Lire la première phrase du Capital, Holloway revient sur cette « richesse » par laquelle commence Le Capital de Marx pour s’attacher à déceler dans quelle rapport elle se situe vis-à-vis de la « marchandise ». À travers cette analyse, on saisit le pari de cet auteur proche de l’expérience zapatiste : c’est en renouant avec une lecture des textes et des événements où l’on prend en compte les cris que la pensée de Marx peut redevenir une ressource vivante pour étoffer nos ruptures et nos révoltes.Avec Julien Bordier et José Chatroussat, l’éditeur et le traducteur du livre, nous évoquerons la singularité de cet auteur du « marxisme ouvert » et nous discuterons de ce qu’il veut nous faire entendre, en échos avec ce qui se joue dans le Mexique d’aujourd’hui, et au-delà.

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Vendredi 19 – 19h00

Discussion croisée entre l’historienne Fanny Bugnon (Les « Amazones de la terreur ». Sur la violence politique des femmes, Payot) et l’écrivain Alain Lacroix (« Ulrike Meinhof 68-76 RFA, Pontcerq »).

En croisant deux approches différentes, une recherche historique d’un côté, et un travail littéraire de l’autre, nous poserons cette question : la violence politique a-t-elle un sexe ?
Ulrike Meinhof, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron, puisqu’on parlera beaucoup d’elles, ont-elles quelque chose de particulier ou de commun ? « Amazones de la terreur », « femmes terroristes »… Venues contester le monopole historique de la violence et de ses outils par les hommes, elles ont brisé un tabou anthropologique. En focalisant ses recherches sur la mise en récit de cette violence politique, Fanny Bugnon montre à quel point leur démarche, bousculant l’ordre des sexes, a suscité panique morale et minimisation de leur parole politique. 
Dans un tout autre exercice, Alain Lacroix fait la tentative de restituer dans le souffle de cette époque, l’une de ces voix perdues, celle d’Ulrike Meinhof.Un campement politique se tiendra du du 1er au 10 août à Bure – où se construit un projet international d’enfouissement de déchets radioactifs.

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Vendredi 26 – 19h30

Présentation-discussion de Micrurus

Nous sommes le Collectif Médecine Libertaire. Ce collectif est composé d’individu·e·s qui souhaitent penser et agir autour de la santé, de la médecine et du corps, dans une perspective anarchiste. Pour nous le système médical est l’un des relais des dominations de classe, de « race » et de genre ; la question de la santé pose la question du rapport à la norme et à la normalité que nous voulons subvertir. Dans ce cadre, nous tentons aussi de définir des bases théoriques communes pour à la fois penser et lutter contre les travers sinistres du système médical actuel. Ceci passe aussi par la mise en œuvre de pratiques
collectives, libératrices et autonomes, afin de se réapproprier nos corps et nos vies.
À travers Micrurus nous avons simplement souhaité penser et faire penser la médecine d’un point de vue libertaire. Autant parce que la médecine et le rapport que nous pouvons avoir à nos corps est une porte d’entrée dans le politique des plus conséquentes, que parce que ce thème a peu été exploré dans le courant de pensée « anti-autoritaire » de ces dernières années.
Que l’on fasse une analyse structurale de l’organisation politique de la médecine occidentale ou que l’on se penche sur le biopouvoir et les rapports intimes que chacun·e d’entre nous a pu expérimenter à son contact (ou plutôt au contact de ses institutions ou de ses représentant·e·s), il y a un exercice rupturiste important à mettre en œuvre. Cette exercice, nous le faisons nôtre dans le but d’arracher aux dominant·e·s ou à leurs systèmes une autonomie des corps dans une perspective émancipatrice plus large.La cohérence de ce premier Micrurus est aussi complexe que son sujet. Certains des textes choisis ici proposent des visions globales, d’autres adoptent des axes de réflexions plus particuliers. Nous avons également choisi de mettre en avant la place du ressenti dans l’activisme
politique. Notre but ici n’est pas de construire une nouvelle doctrine, mais de rassembler des textes qui peuvent nourrir la réflexion et amener à des actions.
www.sous-la-cendre.info/wp-content/files/Micrurus_0_bd.pdf

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Lundi 29 – 18h30

Rencontre avec Mona Chollet autour de son livre « Chez soi » (Zones, 2015)

« A l’écart d’un univers social saturé d’impuissance, de simulacre et d’animosité, parfois de violence, dans un monde à l’horizon bouché, la maison desserre l’étau. »

Essai sérieux (et drôle, aussi) sur un sujet déconsidéré, Mona Chollet nous invite dans son nouveau livre à penser la façon dont nous investissons nos intérieurs. Loin de se cantonner à la rubrique Art de vivre, « Chez soi » explore bien plutôt les conditions de vie contemporaines en régime capitaliste, et tout ce qu’elles peuvent comporter d’injonctions contradictoires.

Les odes incessantes à la mobilité, le travail qui rogne de plus en plus notre vie privée, les logements toujours plus petits : la « famine spatiale et temporelle » dont nous souffrons nous pousse sans cesse en-dehors des murs que nous louons à prix d’or.

En politisant les questions qui se rattachent à cet objet « trivial », l’enquête – qui va chercher à toutes les sources, c’est peu de le dire – nourrit, pêle-mêle, la réflexion sur notre rapport maladif au salariat, sur la très inégale répartition des tâches ménagères, ou bien encore sur le rôle des architectes.

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Voilà le fameux type qu’en a rien à foutre de rien

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images qui ne sont pas des couvertures de livres ou un tableau de Richter : http://dasdingbat.free.fr/