Programme de juin 2016

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Mardi 7 Juin à partir de 18h:
Usages politiques de l’exemple (discussion, avec Bernard Aspe et Patrizia Atzei)

Il y a plusieurs manières d’entendre le terme « exemple ». Ces différentes ententes semblent même tout à fait opposées : de l’exemple-modèle que l’on est censé vouloir appliquer (logique de l’exemplarité) à l’exemple qui semble n’être que l’illustration contingente d’un ensemble de cas similaires (logique de l’exemplification). A quoi s’ajoute la question réputée technique du « paradigme », telle qu’elle se pose notamment dans le cadre des recherches scientifiques.
Il s’agira de circuler à travers ces différentes ententes afin de voir de quelle manière chacune d’elle permet une approche de la politique. L’hypothèse est que, en faisant sans doute un peu le tri parmi elles, l’approche de la politique ne peut reposer que sur un usage bien compris de l’exemple. Ce qui veut dire deux choses : d’une part, la politique ne peut être l’objet d’une Théorie qui en fixerait la définition une fois pour toutes. D’autre part et à l’inverse, la politique ne se réduit pas à la singularité irréductible de ses occurrences – auquel cas elle deviendrait au bout du compte proprement impensable : rien ne pourrait en être dit qui dépasserait ce qui se dit de l’intérieur de cette occurrence, de tel mouvement spécifique ou de telle lutte.
La pensée de la politique existe, mais elle n’existe pas comme une Théorie sur le modèle des sciences ou des systèmes métaphysiques. Elle existe comme une logique particulière de la transposition des exemples. C’est cette logique que nous voulons commencer à éclairer.


vendredi 10 Juin à 21h:
Concert de « Ce qui nous traverse »
(avec des lectures de Tristan Blumel et d’autres)
Ce soir du 10 juin concert et lecture avec un groupe de Montréal en tournée par ici.
http://cequinoustraverse.bandcamp.com/
http://cequinoustraverse.wix.com/cequinoustraverse

 


Lundi 13 juin, (les ateliers désaxés) 19h:

Rencontre avec Françoise Sironi

Françoise Sironi est psychologue, psychothérapeute, et maître de conférences en psychologie clinique et en psychopathologie à l’université Paris-VIII. Elle a co-fondé le Centre Primo-Levi, spécialisé dans le soin des victimes de torture et de violences collectives, et a dirigé le Centre d’ethnopsychiatrie Georges- Devereux. Elle est expert psychologue auprès de la Cour Pénale Internationale.
Ses recherches en psychologie clinique et en psychopathologie portent sur la psychopathologie des violences collectives, sur les traumatismes des victime de tortures, sur la psychologie des auteurs de violences collectives et sur leur suivi psychothérapique.

Nous allons aborder la question de l’investigation psychologique des auteurs de violences collectives et des crimes contre l’humanité notamment à partir du cas de Duch, le directeur et tortionnaire en chef du centre de tortures et de mort S-21 à l’époque khmère rouge. Françoise Sironi en a réalisé l’expertise psychologique, à la demande du Tribunal Spécial Khmers rouges. Elle l’a rencontré au cours de seize entretiens de trois heures.

Comment devient-on tortionnaire ? Comment les victimes peuvent-elles survivre et retrouver
une place dans le monde suite à une expérience traumatique ?


 

 

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Lundi 27 juin, (les ateliers désaxés) à partir de 19H:

Projection de « François Tosquelles, une politique de la folie », de Jean-Claude Polack et Danièle Sivadon, suivie par une discussion avec le réalisateur François Pain.

François Tosquelles est un psychiatre d’origine catalane, qui nous entraîne auxorigines d’un processus de transformation des asiles dont il fut l’un des principaux acteurs : la Psychothérapie Institutionnelle.
Il est de ces psychiatres, profondément imprégné par le surréalisme, pour qui la folie doit être accueillie comme un bienfait de l’humanité. « Si l’homme n’est pas fou c’est qu’il n’est rien du tout », disait-il.

Lorsqu’il arrive à Saint-Alban en janvier 1940, François Tosquelles a déjà une solide expérience de la psychiatrie, de la psychanalyse et de la politique. À 20 ans il est déjà psychiatre à l’Institut Pere Mata de Reus où il avait créé, en 1932, un club thérapeutique et une banque pour les malades, auto-gérée. Lorsque la guerre civile éclate en 1936, il a 24 ans et s’engage dans les milices du POUM.
En 1937, il est nommé responsable des services psychiatriques de l’Armée Républicaine.
Réfugié en France en septembre 1939, il est interné au camp de concentration de Sept-Fonds, où beaucoup de gens se suicident. Il y crée un service de psychiatrie.
Saint-Alban sera le seul HP en France où aucun malade ne mourra de faim. Il y organise la survie.
La Psychothérapie institutionnelle, ça aussi à voir avec le secteur. Maintenir en permanence les relations entre l’intérieur et l’extérieur, l’anneau de Moebius.
Le service de psychiatrie n’est qu’un des lieux de passage..